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Emile Ratier

novembre 11

FR

Emile Ratier, cultivateur, quitte l’exploitation familiale pour le front en 1914. A son retour, il devient marchand de bois et sabotier. Des suites de la guerre, sa vue baisse progressivement jusqu’à la cécité en 1965,ce qui le plonge dans la dépression. Sur les conseils de son médecin, il se consacre alors à la fabrication de ses « articles de bois » à manivelles et mécaniques sonores. Ses thèmes de prédilection sont les machines agricoles (tarare, charrette, trieuse de grain), les animaux, mais aussi les manèges, les viaducs, les églises et… la Tour Eiffel. Son atelier est située dans une petite grange reliée par un fil de fer pour le guider jusqu’à sa maison, où vit quatre générations.

« A l’âge de 8 ans, j’ai fabriqué une bicyclette en bois, avec elle je descendais à ma prairie sans jamais me casser une jambe ni la tête ni les bras, à une vitesse de pas mal à l’heure. Ensuite j’ai fait d’autres bricoles : une brouette, des moulins à vent pour faire peur aux corbeaux, une petite voiture pour mon chien. Mes objets proviennent de mon cerveau et de mes mains, j’imite à peu près le fonctionnement des machines anciennes. C’est que des fois il faut un mois, deux mois, il y en a des bricoles à faire et des assemblages… j’aime pas que les choses traînent, il me tarde de savoir si ça fonctionne.«

Emile Ratier fait partie des adresses données par Jean Dubuffet à Alain Bourbonnais en 1972 pour la création de l’Atelier Jacob. Ce dernier, accompagné de sa famille, rendra régulièrement visite à Emile Ratier entre 1972 et 1977 et acquerra au fil des ans toute son œuvre. Ces visites étaient l’occasion de repas pantagruéliques dans la tradition du sud-ouest. Jean Dubuffet qualifiera ces expéditions de « bain de l’art brut », de « baptême par immersion ». Fasciné, Alain Bourbonnais lui consacra un court-métrage que vous pouvez visionner dans la salle de projection.

EN

Emile Ratier, a farmer, left the family farm for the front in 1914. On his return, he became a wood merchant and clog maker. As a result of the war, his eyesight gradually deteriorated until he became blind in 1965, which plunged him into depression. On the advice of his doctor, he then devoted himself to the manufacture of his « wooden articles » with cranks and mechanical sound. His favorite themes are agricultural machines (tarare, cart, grain sorter), animals, but also merry-go-rounds, viaducts, churches and… the Eiffel Tower. His workshop is located in a small barn connected by a wire to guide him to his home, where four generations live.

« At the age of 8, I made a wooden bicycle, with it I went down to my meadow without ever breaking a leg or head or arms, at a speed of quite a bit per hour. Then I made other things: a wheelbarrow, windmills to scare the crows, a little car for my dog. My objects come from my brain and my hands, I imitate more or less the functioning of old machines. Sometimes it takes a month, two months, there are odds and ends to do and assembling… I don’t like things to drag, I can’t wait to know if it works.

Emile Ratier is one of the addresses given by Jean Dubuffet to Alain Bourbonnais in 1972 for the creation of the Atelier Jacob. The latter, accompanied by his family, visited Emile Ratier regularly between 1972 and 1977 and acquired all his work over the years. These visits were the occasion for pantagruelian meals in the tradition of the Southwest. Jean Dubuffet described these expeditions as a « bath of art brut », a « baptism by immersion ». Fascinated, Alain Bourbonnais devoted a short film to him that you can watch in the projection room.

François Portrat

novembre 11

FR

Pendant une trentaine d’années, François Portrat tient une droguerie, puis travaille dans une usine de produits chimiques à Aubervilliers. A 67 ans, il prend sa retraite et se lance dans la création en autodidacte. Créateur prolifique, il organise ses activités en fonction du climat. A la belle saison, il s’installe dans sa petite maison de campagne de l’Yonne où il métamorphose son jardin en théâtre baroque. Il envahit l’espace d’étranges sculptures en béton, recouvertes d’assiettes cassées et surmontées d’animaux. Il réalise également des arborescences et des médaillons qui intègrent parfois des photographies de ses idoles telles que Brigitte Bardot ou la Reine d’Angleterre… Pendant l’hiver, il rejoint le domicile de ses enfants à Bondy et y peint des tableaux d’une simplicité émouvante. 

A sa disparition en 1976, son univers est menacé. La Collection de L’Art Brut à Lausanne et La Fabuloserie sauveront de la disparition plusieurs œuvres de cet environnement  d’exception. Alain Bourbonnais avait été alerté sur l’existence de ce jardin merveilleux, situé à une trentaine de kilomètres de Dicy, par un habitant du Loiret. Il s’y rend aussitôt, mais François Portrat était décédé depuis un an. Il écrit donc à sa fille, qui lui répond : « Monsieur Portrat était en relation avec le Musée de Lausanne qui s’est montré, à la mort de mon père, acquéreur de beaucoup de pièces. Il en reste encore. Je leur écrit pour leur demander s’ils en désirent encore ou si cela leur suffit pour leur exposition. La ville de Lausanne a mit à la disposition des personnes s’intéressant à l’art brut, un château qui est devenu un musée de l’art brut. » Le musée de Lausanne en avait suffisamment, Bourbonnais put ainsi acquérir tout ce qu’il restait l’été 1977.

Il érigera, dans le parc, un mur-présentoir spécialement conçu autour des arborescences de Portrat. De son côté, à la suite d’un article dans L’Yonne Républicaine, cet environnement avait interpellé Bernard Lassus qui commençait ses recherches sur les Habitants-Paysagistes, des photos du jardin de Portrat furent présentées aux Singuliers de l’art. Il fut exposé en 1980 à la Collection de l’Art Brut à Lausanne, et un article parut en 1982 dans le Fascicule n°11 de l’Art Brut. Des médaillons de François Portrat ont été présentés en 2013 à l’exposition Un autre regard au musée Singer-Polignac du Centre hospitalier Sainte-Anne, désormais le MAHHSA. Les grandes tôles peintes de Portrat ont été choisies par Antoine Gentil pour son exposition au Consulat, lieu éphémère, festif et itinérant à Paris, lors de l’été 2018.

EN

For thirty years, François Portrat owned a drugstore, then worked in a chemical products factory in Aubervilliers. At the age of 67, he retires and starts to create as a self-taught artist. A prolific creator, he organizes his activities according to the climate. In the summer, he settles in his small country house in the Yonne where he transforms his garden into a baroque theater. He invades the space with strange concrete sculptures, covered with broken plates and topped with animals. He also creates trees and medallions that sometimes include photographs of his idols such as Brigitte Bardot or the Queen of England… During the winter, he goes to his children’s home in Bondy and paints pictures of a moving simplicity.

At his death in 1976, his world is threatened. The Collection de L’Art Brut in Lausanne and La Fabuloserie saved several works from this exceptional environment from disappearing. Alain Bourbonnais had been alerted to the existence of this marvelous garden, located about thirty kilometers from Dicy, by an inhabitant of the Loiret. He went there immediately, but François Portrat had died a year earlier. He therefore wrote to his daughter, who replied: « Mr. Portrat was in contact with the Lausanne Museum, which, after my father’s death, had acquired many pieces. There are still some left. I am writing to ask them if they still want some or if it is enough for their exhibition. The city of Lausanne has made available to people interested in art brut a castle that has become a museum of art brut. The museum in Lausanne had enough, so Bourbonnais was able to acquire all that was left in the summer of 1977.

He erected a specially designed display wall in the park around Portrat’s trees. Following an article in L’Yonne Républicaine, Bernard Lassus, who was beginning his research on the Habitants-Paysagistes, was interested in this environment and presented photos of the Portrat garden to the Singuliers de l’art. It was exhibited in 1980 at the Collection de l’Art Brut in Lausanne, and an article appeared in 1982 in Fascicule n°11 of Art Brut. Medallions by François Portrat were presented in 2013 at the exhibition Un autre regard at the Musée Singer-Polignac at the Centre hospitalier Sainte-Anne, now the MAHHSA. Portrat’s large painted sheets were chosen by Antoine Gentil for his exhibition at the Consulate, an ephemeral, festive, traveling venue in Paris, during the summer of 2018.

Giovanni Podesta

novembre 11

FR

Douzième enfant et seul fils d’une famille paysanne très pauvre, Giovanni Podesta fut élevé dans un monde exclusivement féminin ayant perdu son père dès son plus jeune âge. A 10 ans, il quitte l’école pour devenir aide-maçon. A 19 ans, il est mobilisé lors de la Première guerre mondiale et à 20 ans devient objecteur de conscience. En 1925, à l’âge de 30 ans, il se marie et travaille dans une fabrique de céramique. 

Parallèlement à son métier, purement alimentaire, Podesta s’était mis à peindre et à créer des tableaux et des petits objets en plâtre peint, surchargés d’écriteaux portant divers messages moralisateurs d’inspiration anarchiste et religieuse: il en couvre les murs de son logement HLM. Il décore également le mobilier de sa salle-à-manger. Comme dans une église baroque, dominaient l’or, l’argent, la couleur rouge, mais cela sur des supports de pacotille : bois, cartons, bouts d’étoffes, papiers de chocolat. Avec sa longue barbe de prophète, sa canne sculptée et ses cravates peintes, Giovanni Podesta était devenu un personnage pittoresque de sa région. Il y était connu pour assister à tous les enterrements où, comme un prédicateur, il s’adressait aux gens en leur faisant la morale, se sentant investi d’une mission. Chaque vendredi saint, il accomplissait seul son chemin de croix en gravissant une colline.

C’est Jean Dubuffet qui fit connaître Podesta à Alain Bourbonnais. Ce dernier lui rendit  plusieurs visites entre 1972 et 1976. Il apprit sa mort par sa fille qui souhaitait vendre les derniers objets et la salle-à-manger ornée par son père pour vivre dans des meubles modernes. On trouve aujourd’hui ses œuvres à la Collection d’art brut de Lausanne et dans la collection de Jean Tinguely : au Cyclop à Milly-la-Forêt.

EN

Twelfth child and only son of a very poor peasant family, Giovanni Podesta was raised in an exclusively female world having lost his father at an early age. At the age of 10, he left school to become a mason’s helper. At 19, he was mobilized in the First World War and at 20 became a conscientious objector. In 1925, at the age of 30, he got married and worked in a ceramic factory.

Alongside his job, purely food, Podesta had begun to paint and create paintings and small objects in painted plaster, overloaded with signs bearing various moral messages of anarchist and religious inspiration: he covers the walls of his housing. He also decorated the furniture of his dining room. As in a baroque church, gold, silver, red color dominated, but that on supports of junk: wood, cardboards, pieces of cloth, chocolate papers. With his long prophet’s beard, his carved cane and his painted ties, Giovanni Podesta had become a picturesque character of his region. He was known to attend all the funerals where, like a preacher, he would address the people and lecture them, feeling invested with a mission. Every Good Friday, he would walk up a hill alone on his way to the cross.

It was Jean Dubuffet who introduced Podesta to Alain Bourbonnais. The latter visited him several times between 1972 and 1976. He learned of his death from his daughter who wanted to sell the last objects and the dining room decorated by her father to live in modern furniture. Today, his works can be found in the Collection d’art brut in Lausanne and in Jean Tinguely’s collection at Cyclop in Milly-la-Forêt.

Jano Pesset

novembre 11

FR

Il fut élevé par sa grand-mère dans les montagnes de l’Ariège. « Tous les étés, j’allais garder les vaches et m’amusais à décorer mes bâtons avec mon Opinel. J’ai passé de merveilleuses années dans la nature. A la Libération, en 1945, je quittais ce milieu rural pour rejoindre ma mère à Bordeaux. J’ai eu beaucoup de mal à me réadapter à cette nouvelle vie. J’ai passé mon certificat d’études, puis un CAP d’ajusteur et je commençais à peindre. »

« A 21 ans, après l’armée, je suis monté à Paris à la recherche d’un emploi : j’ai été tour à tour ajusteur, intervalliste dans le dessin animé, dessinateur dans le tissu et la publicité, puis manœuvre, emballeur et magasinier. A 32 ans, j’ai épousé LOLI, brodeuse espagnole. J’ai beaucoup lu, j’ai vu des expos…  A la rétrospective de Picasso au Grand Palais en 1966, il y avait une série de petits personnages en bois taillés au couteau….comme quand je gardais les vaches. C’est là que j’ai commencé à créer avec des bois pauvres, vermoulus comme le lierre, le noisetier, les racines… »

C’est décidé il sera « artiste », mais pour être artiste en toute liberté mieux vaut rester magasinier, ce qu’il fera jusqu’à la retraite. Il s’installe un atelier dans le sous-sol de son pavillon de la Vallée de Chevreuse. Encore une découverte qui le stimulera: le livre de Jean Dubuffet Asphyxiante culture qui devient son viatique. Lors de ses balades dans Paris, il découvre l’Atelier Jacob. En 1977, il expose à l’Atelier Jacob et participe aux Singuliers de l’art en 1978. Une de ses pièces rentre dans la Collection de l’art brut à Lausanne grâce à Alain Bourbonnais.

Un court-métrage lui est consacré dans le DVD Les étonnants – Portraits d’Artistes Art hors les normes, réalisé en 2007 par Stéphane Jean-Baptiste et Pascale Massicot (vendu à la librairie du musée). Jano et Loli ont exposé en 2017 à La Fabuloserie Paris. Assurant l’entretien à la Mairie de Chevreuse, stimulée par la créativité débordante de son mari Jano, Loli Pesset se met à broder, tout d’abord avec des modèles, mais bien vite Jano lui suggère de se lancer « sans » modèle, naissent alors de singuliers petits personnages. Pour mettre en valeur le travail de son épouse, Jano lui fabrique des cadres, à sa manière, bien sûr.

EN

He was raised by his grandmother in the mountains of the Ariège. « Every summer, I would go to watch the cows and have fun decorating my sticks with my Opinel. I spent many wonderful years in nature. At the Liberation, in 1945, I left this rural environment to join my mother in Bordeaux. It was very difficult to readjust to this new life. I passed my school certificate, then a CAP (vocational training certificate) as a fitter and I started to paint.

« At 21, after the army, I went up to Paris in search of a job: I was in turn a fitter, an intervallist in cartooning, a draftsman in fabric and advertising, then a laborer, a packer and a storekeeper. At 32, I married LOLI, a Spanish embroiderer. I read a lot, I saw exhibitions… At the Picasso retrospective at the Grand Palais in 1966, there was a series of small wooden characters carved with a knife… like when I was looking after the cows. That’s when I started to create with poor wood, worm-eaten wood like ivy, hazelnut, roots… « .

It was decided that he would be an « artist », but to be an artist in complete freedom it is better to remain a storekeeper, which he did until retirement. He set up a workshop in the basement of his house in the Chevreuse Valley. Another discovery that will stimulate him: the book of Jean Dubuffet Asphyxiating culture which becomes his viatic. During his walks in Paris, he discovered the Atelier Jacob. In 1977, he exhibited at the Atelier Jacob and participated in the Singuliers de l’art in 1978. One of his pieces enters the Collection de l’art brut in Lausanne thanks to Alain Bourbonnais.

A short film is dedicated to him in the DVD Les étonnants – Portraits d’Artistes Art hors les normes, made in 2007 by Stéphane Jean-Baptiste and Pascale Massicot (sold at the museum bookshop). Jano and Loli exhibited in 2017 at La Fabuloserie Paris. Assuring the maintenance at the Town Hall of Chevreuse, stimulated by the overflowing creativity of her husband Jano, Loli Pesset begins to embroider, first with models, but soon Jano suggests her to launch « without » model, are born then singular small characters. To highlight the work of his wife, Jano makes frames, in his own way, of course.

Marilena Pelosi

novembre 11

FR

Marilena aurait aimé faire les Beaux-Arts : « Heureusement, je n’y suis pas allée, peut-être qu’on m’aurait appris à dessiner correctement. » A l’âge de 16 ans, elle tombe gravement malade. Durant sa convalescence, elle commence à dessiner pour combler les trop longues journées. Puis elle est contrainte de quitter le Brésil pour fuir un mariage forcé avec un prêtre vaudou. elle arrive en France, où elle rencontre son futur mari et tout aurait pu être pour le mieux dans le meilleur des mondes : maison, enfants, automobile, chats, chiens… En fait, les choses ne se réalisèrent pas de façon si idyllique. En 2003, Caroline Bourbonnais acquiert auprès de Marilena une vingtaine de dessins sur papier et sur calque. Son oeuvre est présente dans plusieurs collections d’art brut, elle expose régulièrement à la galerie Christian Berst à Paris.

EN

Marilena would have liked to go to art school: « Fortunately, I didn’t go, maybe they would have taught me how to draw properly. At the age of 16, she became seriously ill. During her convalescence, she began to draw to fill the long days. Then she was forced to leave Brazil to escape a forced marriage with a voodoo priest. She arrived in France, where she met her future husband and everything could have been for the best in the best of worlds: house, children, car, cats, dogs… In fact, things did not turn out so idyllic. In 2003, Caroline Bourbonnais acquired from Marilena some twenty drawings on paper and tracing paper. Her work is present in several collections of art brut, she regularly exhibits at the Christian Berst gallery in Paris.

Charles Pecqueur

novembre 11

FR

Charles Pecqueur est né en 1908 à Bruay-en-Artois dans le Pas-de-Calais où  il travailla comme mineur dès l’âge de 13 ans. Après s’être engagé dans la Résistance pendant la seconde guerre mondiale, il devient conseiller municipal à la Libération avant d’être élu maire communiste pendant une vingtaine d’années à Ruitz près de Béthune. Pour embellir la commune, Charles Pecqueur aménage en 1965 sur un rond-point une fontaine agrémentée de sept nains, aujourd’hui détruite. Cependant, ce créateur autodidacte ne se limitait pas à l’espace public. En effet, Charles Pecqueur avait envahi les façades de sa maison en les ornant d’aplats en ciment représentant les Fables de La Fontaine ou l’histoire de Blanche-Neige. Si ces fresques ont malheureusement disparues, quelques-unes de ses sculptures  en ciment représentant des oiseaux ou des chiens ont pu être sauvées. Dès l’année 1972, Alain et Caroline Bourbonnais rencontrèrent Charles Pecqueur et lui commandèrent plusieurs œuvres aujourd’hui installées en partie sur le mur-présentoir du jardin habité et sur les bords de l’étang.

EN

Charles Pecqueur was born in 1908 in Bruay-en-Artois in the Pas-de-Calais where he worked as a miner from the age of 13. After joining the Resistance during the Second World War, he became a town councillor at the Liberation before being elected Communist mayor for some twenty years in Ruitz near Béthune. To embellish the town, Charles Pecqueur built a fountain with seven dwarfs on a traffic circle in 1965, which has now been destroyed. However, this self-taught creator did not limit himself to the public space. Indeed, Charles Pecqueur had invaded the facades of his house by decorating them with cement flat tints representing the Fables of La Fontaine or the story of Snow White. If these frescoes have unfortunately disappeared, some of his cement sculptures representing birds or dogs have been saved. In 1972, Alain and Caroline Bourbonnais met Charles Pecqueur and commissioned him to create several works that are now partly installed on the display wall of the inhabited garden and on the banks of the pond.

Joël Négri

novembre 11

FR

Joël Négri fut tout d’abord maçon, carreleur et mosaïste, avant de se consacrer définitivement à la création. Ses premières œuvres furent un ensemble de bas-reliefs peints, puis il travailla sur le thème de la roue, réalisant, dans une alliance sophistiquée de bois, cuir et métal, une série de “chariots” à tête humaine ou animale, évoquant les inventions les plus surréalistes de Léonard de Vinci. Ces petites sculptures-chimères furent très remarquées lors de l’exposition Les Singuliers de l’art en 1978 au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Sa première exposition personnelle eut lieu au musée de Grenoble en 1981. Après une série d’installations à teneur poétique, ses derniers travaux (sculptures ou œuvres sur papier portant souvent des titres musicaux) ont pris une orientation nettement abstraite où subsiste cependant l’idée de la roue et de l’aile, motifs récurrents de ses créations. Plusieurs de ses œuvres des années 70-80, époque de ses “chariots ailés”, participèrent à l’exposition HEY Acte III à la Halle Saint Pierre à Paris de septembre 2015 à mars 2016.

EN

Joël Négri was first a mason, a tiler and a mosaicist, before devoting himself definitively to creation. His first works were a set of painted bas-reliefs, then he worked on the theme of the wheel, realizing, in a sophisticated alliance of wood, leather and metal, a series of « chariots » with human or animal heads, evoking the most surrealist inventions of Leonardo da Vinci. These small sculptures-chimeras were very noticed during the exhibition Les Singuliers de l’art in 1978 at the Musée d’art moderne de la Ville de Paris. His first solo exhibition took place at the Grenoble Museum in 1981. After a series of installations with a poetic content, his latest works (sculptures or works on paper often bearing musical titles) have taken a distinctly abstract orientation where the idea of the wheel and the wing, recurring motifs of his creations, remain. Several of his works from the 70s and 80s, the era of his « winged wagons », participated in the HEY Act III exhibition at the Halle Saint Pierre in Paris from September 2015 to March 2016.

Michel Nedjar

novembre 11

FR

D’une famille de tailleurs originaires d’Afrique du Nord et de Pologne, enfant il observe sa grand-mère, elle est chiffonnière aux Puces de Saint-Ouen, elle empile des vêtements et Michel pense à ceux qui les portaient, il se demande qui ils étaient. Il regarde aussi son père travailler, il est tailleur. Alors Michel se met au travail, il prend des bâtons, des chiffons, il fabrique des poupées, mais il les enterre… Et puis un jour, en voyant le film Nuit et Brouillard, il apprend ce qu’il savait inconsciemment : qu’il appartient au peuple qui a connu l’horreur, que tous ces morts sont là, tapis au plus profond de lui.

Lui aussi devient tailleur et travaille dans des ateliers du Sentier, puis voyage en Europe et en Asie pour rencontrer d’autres peuples, d’autres cultures. Dans tous les pays, il découvre que les poupées ont un pouvoir magique, qu’on leur demande de faire venir la pluie, de rendre les femmes fertiles, de soigner, d’exorciser les démons… A son retour, son atelier est peuplé de poupées trouvées aux quatre coins du monde. Un jour, une photographie le bouleverse elle représente la fête de Pourim dans un camp de transit en 1946. C’est un carnaval une fête, ce sont des juifs sauvés de l’extermination programmée. Tous déguisés, ils fixent l’objectif. Michel comprend alors le sens profond de la fête de Pourim : après avoir côtoyé la mort, on peut reprendre vie, c’est ce qu’enseigne la tradition. Le recours au rire, à l’absurde, à la dérision est vital.

Il découvre l’Atelier Jacob grâce à l’affiche d’Aloïse en 1972. En 1978, il exposera aux Singuliers de l’art et à l’Atelier Jacob. Michel commente : « Madeleine Lommel et Claire Teller, deux artistes autodidactes, ont visité cette exposition. elles étaient des habituées de l’Atelier Jacob où elles avaient déjà vu mes poupées. » Ces trois artistes, devenus amis, en 1982, lors de la fermeture de l’Atelier Jacob, décidèrent de créer l’Aracine. En fait, c’est l’histoire de Michel et les femmes… d’Aloïse, à Madeleine en passant par Caroline. Ayant rejoint, en 1981, la Collection de l’Art Brut, les Fascicules 16 et 26 présentent son oeuvre.

EN

From a family of tailors originating from North Africa and Poland, as a child he watches his grandmother, she is a ragpicker at the Saint-Ouen flea market, she piles up clothes and Michel thinks of those who wore them, he wonders who they were. He also watches his father working, he is a tailor. Then Michel starts to work, he takes sticks, rags, he makes dolls, but he buries them… And then one day, by seeing the film Night and Fog, he learns what he knew unconsciously: that he belongs to the people who knew the horror, that all these dead are there, hidden deep inside him.

He too becomes a tailor and works in the workshops of the Sentier, then travels to Europe and Asia to meet other people, other cultures. In every country, he discovers that dolls have a magical power, that they are asked to bring rain, to make women fertile, to heal, to exorcise demons… When he returns, his workshop is filled with dolls found in the four corners of the world. One day, a photograph upsets him : it represents the Purim festival in a transit camp in 1946. It’s a carnival, a party, it’s Jews saved from the programmed extermination. All dressed up, they stare at the camera. Michel then understands the deep meaning of the Purim festival: after having been close to death, one can come back to life, that is what tradition teaches. The use of laughter, absurdity and derision is vital.

He discovered the Atelier Jacob thanks to the poster of Aloise in 1972. In 1978, he exhibited at the Singuliers de l’art and at the Atelier Jacob. Michel comments: « Madeleine Lommel and Claire Teller, two self-taught artists, visited this exhibition. They were regulars at the Atelier Jacob where they had already seen my dolls. These three artists, who had become friends in 1982, when the Atelier Jacob closed, decided to create the Aracine. In fact, it is the story of Michel and women… from Aloise to Madeleine and Caroline. Having joined, in 1981, the Collection de l’Art Brut, the Fascicules 16 and 26 present his work.

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